Transphobie et violences dans les relations

Depuis 2022, Divergenres s’implique dans la lutte contre la transphobie dans les relations intimes et toutes formes de violence genrée. 

Dans notre définition, la violence genrée affecte les femmes et les personnes trans, binaires et non-binaires. Nous pouvons notamment parler de violence dans les relations intimes et amoureuses et de violence à caractère sexuel.

La violence dans les relations intimes et/ou amoureuses (VRIA) se veut une prise de contrôle volontaire d’une personne sur une autre par différents moyens (attitude, propos, comportements, etc.). La VRIA peut prendre différentes formes et manifestations (psychologique, verbale, spirituelle, physique, émotionnelle, etc.) 

La violence n’est pas un problème individuel, mais bien un problème de société. En fait, il existe des structures oppressives qui maintiennent des rapports de pouvoir entre les genres. C’est le patriarcat. Ce système utilise les violences basées sur le genre comme outil pour maintenir le suprémacisme masculin. 

À Divergenres, nous proposons une analyse du patriarcat qui inclut à la fois les réalités des femmes cisgenres et trans, les hommes trans et les personnes non-binaires. La transphobie vise à renforcer le contrôle sur les corps des personnes en appliquant des normes de genres binaires forcées.

La transphobie, notamment la transmisogynie et l’enbyphobie, met les personnes trans et non-binaires à risque de vivre ou de rester dans une situation de VRIA.

Transmysoginie: désigne l’hostilité ou la haine envers les femmes trans. La transmisogynie, composé des mots «trans» et «misogynie», permet d’expliquer les réalités et les violences que vivent les femmes trans à l’intersection du sexisme et de la transphobie. Le mot transmisogynie a été créé par l’autrice trans Julia Serano en 2007.

Enbyphobie: désigne toutes les formes de discrimination et de violence envers les personnes non-binaires. Découlant du cissexisme et de la transphobie, l’enbyphobie se manifeste par un ensemble de violence allant de la non-reconnaissance légale, sociale et linguistique des personnes non-binaires, à l’inaccessibilité à des personnes et des services non genrées (toilette, vestiaires, services d’hébergement en violence conjugale, etc.)

Pour plus d’informations à ce sujet, veuillez consulter notre guide de sensibilisation «Transphobie dans les relations intimes et amoureuses: Entre violences structurelles et violences invisibles». 

 
Quelques exemples de transphobie dans les relations intimes
  • Ma·on partenaire me menace de dévoiler mon sexe assigné à la naissance ou ma transitude.
  • Ma·on partenaire me mégenre (utilisation des mauvais pronoms/accords de genre).
  • Ma·on partenaire me dit que je suis en sécurité avec ellui, car iel respecte mon identité de genre et pas mon entourage.
La transphobie dans les relations intimes et amoureuses existe sur un continuum. Ici, le but n’est pas de pas hiérarchiser les violences, mais plutôt de les rendre visibles, puisqu’elles sont très méconnues et souvent minimisées.  
 
*Afin d’alléger le texte, nous utilisons le singulier pour «partenaire». Cependant, nous reconnaissons qu’il existe plusieurs configurations relationnelles (polyamour, couple ouvert, etc.). Il se peut que les dynamiques de pouvoir et de violence se manifestent différemment.
Continuum de la violence à caractère sexuel et la transphobie
Demander le sexe assigné à la naissance
Utiliser des mots créant de la dysphorie physique

(ex. sexe masculin)

Poser des questions intrusives sur le corps des personne trans et non-binaires
Dévoiler des informations sur le corps de la personne sans son consentement
Utiliser la menace de outing pour forcer à avoir un rapport sexuel
Augmenter la dysphorie physique en touchant des parties du corps qui sont dysphoriques pour la personne
Contrôler l’expression de genre dans la relation intime
Forcer la personne à adopter un rôle genré
Faire du détournement cognitif (gaslighting) et faire à croire à la victime que la violence n’existe pas en contexte LGBTQ+
Fétichisation des personnes trans

(notamment des personnes transféminines)

Transmicides ciblant les personnes trans et travailleureuses du sexe

Transmicide: Dans le cadre du rodage de la formation Transphobie dans les relations intimes (BLHT 2022-2023), une personne a suggéré le terme transmicide, afin de rendre visible les meurtres ciblant les personnes trans car elles sont des personnes trans.

Non-mixité inclusive

Découlant de notre analyse qui inclut les personnes trans parmi les victimes du patriarcat, nous sommes amené.e.s à discuter quotidiennement dans notre pratique de non-mixité inclusive. La non-mixité inclusive s’inspire de la posture féministe et de certains organismes LGBTQ+, du désir de se retrouver entre personnes concernées par le (cis)sexisme pour bénéficier d’espaces de dialogues, de guérison et d’empowerment.

Par non-mixité inclusive, nous entendons un espace qui n’est pas centré sur une identité commune, mais plutôt sur l’expérience commune des impacts directs du système patriarcal.

En d’autres termes, la non-mixité inclusive vise à créer des espaces réservés aux victimes du patriarcat, c’est-à-dire aux femmes cis et trans, aux hommes trans et aux personnes non-binaires. Bref, des espaces sans homme cis.

Chez Divergenres, nous appelons à une convergence des luttes féministes, trans et LGB. 

Historiquement, les mouvements se sont basés sur des luttes identitaires (femmes cis, personnes trans, personnes homosexuelles). Plusieurs organismes communautaires ont été créé suite à ces mouvements et ces luttes identitaires. Cette situation a créé des luttes en silo, chaque groupe lutte de son côté alors qu’en réalité nous luttons toustes contre le sexisme, qui découle du patriarcat.   

La convergence des luttes peut permettre de ne laisser personne derrière et de faire un front uni et solidaire face diverses manifestations du patriarcat. 

NOS ENGAGEMENTS DANS LA LUTTE CONTRE LA VRIA

Nous avons à cœur de défendre les droits des personnes trans et non-binaires victimes de violences genrées dans la région de la Capitale-Nationale. C’est pour cette raison que nous siégeons sur différents comités : 

  • Comité des Centre de services intégrés pour les personnes victimes de violence sexuelle et de violence conjugale (CIUSSS);
  • Projet communautaire Rues sans peur (Accès transport viable, 2023-2025).
  • Table de concertation des organismes LGBTQ+ de la Capitale-Nationale

Nous participons également à plusieurs manifestations visant à dénoncer les violences genrées.

En 2023-2024, Divergenres a reçu un financement du Bureau de lutte contre l’homophobie et la transphobie (Ministère de la justice du Québec à l’époque). L’objectif était de rassembler les organismes de l’Est du Québec travaillant auprès des personnes trans vivant de la violence dans les relations intimes et/ou amoureuses, ce qui a mené à la création d’un espace de concertation. 

Consultez le rapport final de l’espace de concertation : transphobie et violence genrée. 

L’espace de concertation se poursuit en 2024-2025 et s’est maintenant ouvert à tout le Québec. La Table de concertation des groupes de femmes du bas St-Laurent co-anime l’espace avec Divergenres. 

Depuis 2021, nous avons offerts les formations suivantes : 

  • Non-mixité inclusive

  • Transphobie et violence dans les relations intimes

  • Nous avons mentoré plus d’une quinzaine d’organismes féministes.

En mars 2023, nous avons organisé 3 journées de formation sur la non-mixité inclusive et la violence genrée. Puis, en mars 2024 nous avons tenu un Sommet sur le transféminisme réunissant près de 75 personnes.

Pour faire une demande de formation, consultez notre onglet Services.

Ressources et outils pour les intervenant.e.s

 

Pour plus d’informations sur l’intervention auprès des personnes trans en situation de VRIA, veuillez consulter notre guide de sensibilisation «Transphobie dans les relations intimes et amoureuses : Entre violences structurelles et violences invisibles ». 

Divergenres offre également du mentorat professionnel. 

soutien aux victimes de violences genrées

Pour tout référencement, veuillez contacter Interligne.

Violence conjugale

  • Rimouski : La Débrouille (maison d’aide et d’hébergement pour femmes et personnes trans victimes de violence conjugale)

 

Violence à caractère sexuel

Pour plus d'infos

 Pour toutes rétroaction ou partage de connaissance, il est possible de contacter Sam (iol, accords non genrés) à sam@divergenres.org.

Veuillez noter que Divergenres n’offre pas de service d’intervention. Des ressources sont disponibles dans la section Soutien aux victimes de violences genrées.